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Corpus & biblio
Trois lectures, quatre remarques
Exercices
Décrire, c’est déjà analyser : voilà ce que nous allons éprouver lors de cette première session de travail.
Dans le domaine académique, il est question d’analyser les choses, et de les mettre en rapport, pour pouvoir construire des arguments, qui défendent une hypothèse. Mais avant cela, il faut avoir repéré et observé les choses ; et pour les saisir, s’en approcher, il faut d'abord les décrire.
Décrire, c'est s'accorder avec les autres (les gens autour de nous, celleux qui nous liront) sur ce que nous sommes en train de percevoir. Or, nous ne percevons pas la même chose. Outre des particularités physiques (ne pas percevoir les mêmes couleurs, ne pas avoir la même acuité visuelle ou auditive), nous ne sommes pas attentif·ves aux mêmes choses, car nous n’avons pas la même histoire personnelle, et donc les mêmes outils. Nous n’avons pas tous·tes été invité·es ou éduqué·es à être attentif·ves aux mêmes choses. Et même à l’échelle d’une journée ou d’une heure, nous ne sommes pas nécessairement dans les mêmes régimes attentionnels. C’est une énorme richesse car ces différences de perception disent aussi nos sensibilités singulières. Énorme richesse, mais travail d’ampleur également, car il s’agit aussi de réussir à exprimer ce que l’on voit, pour partager son point de vue. C’est peut-être tout simplement cela que les artistes et les chercheur·euses font : nous inviter à voir ce qu’iels voient. En décrivant ce que nous voyons, et en consignant ces observations sur des supports que d’autres pourront apprécier (lire, regarder), nous construisons un réel à reconnaître, à naviguer.
Sensibilité singulière, certes, mais nous sommes également tous·tes pris dans des régimes attentionnels collectifs, qui dirigent et contrarient notre attention. Pour faire émerger ce qui n’était pas remarquable au départ, ce qu’on n’avait pas perçu, les contraintes, protocoles et autres partitions d’observation nous seront utiles.
La description qu’on produit, avec tous les biais qui constituent notre perception, nous donne un document précieux pour réfléchir après coup, à ce qui constitue notre approche singulière. En décrivant, nous convoquons des connaissances qui arrivent alors qu’on ne savait pas qu’on allait les convoquer. Plutôt que de s’informer sur un lieu en amont, il s’agit ici de démarrer du milieu pour, plus tard, à partir de nos observations, mieux comprendre ce qui nous est venu sur le moment et pourquoi. Décrire, parfois sans trop savoir pourquoi, permet d’avoir des traces qui permettront peut-être de comprendre plus tard les biais qui nous animaient à ce moment-là , en ce lieu-ci.
Comment se positionner soi-mĂŞme et comment les autres peuvent-iels se positionner par rapport Ă une description ?
Ainsi, une description témoigne de la perception d’une personne dans un milieu et une époque donnés. Lire une description, c’est entrer en contact avec cela et décrire, c’est également permettre aux autres de voir ce qu’iels n’auraient pas vu autrement (le méta-embrayage attentionnel d’Yves Citton).
L’enjeu de cette première session de travail est de nous rendre sensible à des modes d’attention différents qui permettent de produire différentes descriptions de notre environnement immédiat, et/ou/et donc de vos objets de recherche. Ces expériences d’observation sont les outils premiers de votre recherche-création. Les documents (textes et images qui en ressortent) seront la matière pour votre recherche et votre création.
Session 1. Décrire, c'est déjà analyser
Donner une idée de quelque chose, en fournir une première approche à l'aide de traits directement observables.
Représenter en détail par écrit ou oralement, certains traits apparents d'un animé ou d'un inanimé.
Décrire l'effet, un état, la nature, un paysage, un phénomène; décrire brièvement, exactement, minutieusement, sommairement, dans/par le détail; essayer de, pouvoir, prétendre, ne savoir décrire; difficile, impossible à décrire.
Tracer de la main ou par le mouvement du corps.
Tracer des lignes (courbes) qui forment une limite.
(CNRTL)
Secrétaires : Mateo, Hortense, Sullivan
Images : Noam, Etienne, Ambre
Paroles : Lison, Kiyona,
Référent.es : Bettina, Célestin
Restitution
Session 2. Monter, c'est déjà prendre parti
SESSION 1. DESCRIPTION
Session 3. Argumenter, c'est tenter quelque chose
[mise en mouvement]
Joseph Kosuth, One and Three Chairs, 1965
Restitution