Cette journée est dans le prolongement de la première session que nous avions lancée en février sur des pratiques de description.
La pratique de la marche, et de la mise en mouvement en général sera, à ce moment de l’année, et juste avant notre session sur l’argumentation, un petit laboratoire de réflexion et de déblocage. On reprendra des approches d’observation, en suivant les pratiques attentionnelles d’artistes qui cherchent, en se déplaçant, à se rendre attentif·ves à leur environnement. On verra comment introduire de légères perturbations dans nos habitudes de déplacements et de marches, des protocoles de déplacements de nos déplacements (!), pour voir comment cela peut éclairer différemment notre environnement. Enfin, on s’interrogera également sur la façon dont nos mouvements sont perçus de l’extérieur (qui nous observent et est intéressé par nos mouvements) ?
On pourra considérer ces pratiques de la marche, comme des façons de se rapprocher des artistes en reproduisant leur protocole, en s’appropriant leur proposition, pour percevoir le monde différemment. En développant vos propres pratiques, la marche pourra aussi être un lieu pour avancer sur vos questionnements de recherche, à la fois comme un laboratoire de déblocage (penser autrement, sans prendre de note, ou autrement, en se donnant des objectifs de réflexion) ou comme une façon de récupérer des informations pour votre recherche et votre création (à quoi être attentif·ves qui me préoccupe dans ma recherche et qui pourrait s’activer ici ?)
Plutôt que de rester assis à lire et à écrire, ou immobile pour observer, comment chercher en étant en mouvement ? Discuter avec d’autres en mouvement ? Comment la pratique de la marche peut-elle devenir le moyen de mettre en mouvement la pensée ? Pause-promenade : nous élaborerons des protocoles de réflexion et d’observation de nos objets de recherche en marchant.
Comme pour la première session, je vous présente quelques références, puis vous mettez en pratique dans la foulée et on fait une restitution en fin de journée. Nous allons faire trois groupes, qui travailleront sur différentes façons de penser le mouvement :
1) Observer l’environnement en étant en mouvement (la déambulation comme montage). Comment l’environnement peut-il nous affecter dans la marche ?
2) Introduire des perturbations plus ou moins légères dans nos habitudes de déplacement pour éclairer différemment notre environnement (l’intervention comme éclairage). Comment notre présence peut-elle éclairer notre environnement ?
3) Penser son mouvement de l’extérieur, en élaborant des jeux et des dispositifs qui déplacent notre point de vue sur nous-mêmes dans notre environnement (la captation du mouvement). Comment sommes-nous perçus par notre environnement ? Quels sont les gestes et les déplacements visibles que nous laissons se faire capter ?
En faisant tous ces exercices, on échappera probablement aussi aux mouvements anticipés que nos machines de surveillance ont élaborés.

Secrétariat : Sullivan
Images : Simon
Paroles : Célestin
Référent·e : Lison