Ateliers
Trois pistes de lectures
Apprendre à voir
Estelle Zhong
Mengual
Le champignon de la fin du monde
Anna Lowenhaupt Tsing
Pour une Écologie de l'attention
Yves Citton
« Que signifie voir le vivant ? Et que signifierait alors ne pas le voir, au-delà du sens premier du mot, au-delà de la déficience visuelle ? Voir requiert l’association de deux types d’équipements : un équipement perceptif et un équipement mental, propre à la culture d’une époque. Cet équipement mental, c’est par exemple les catégories à partir desquelles on va classer les stimuli visuels que l’on reçoit. C’est aussi les savoirs que l’on va mobiliser spontanément pour interpréter ce que l’on perçoit. C’est enfin l’attitude qu’on adopte à l’égard de ce qui est vu. Cela signifie que, alors même que nous vivons la vue comme un sens spontané, notre œil ne perçoit jamais sans médiation, sans distinction, ce qui nous entoure : à partir des deux équipements dont il dispose, il ‘‘ordonne notre expérience visuelle du monde’’. Voir est ainsi toujours un acte de sélection et d’attribution de valeur : nous ne voyons pas tout indistinctement. Nous remarquons, nous valorisons certaines choses et nous en laissons d’autres de côté ; et nous connotons dans le même temps où nous percevons. », p. 10.
« notre œil est relationnel, c’est-à -dire que ce que nous percevons du monde vivant émerge de nos pratiques à son égard », p. 14.
Les « invites » [affordances], James J. Gibson
De quel œil avons-nous
hérité quand il s’agit
de voir le vivant ?
Il s'agit d'« envisager l’attention comme un phénomène essentiellement collectif : ''je'' ne suis attentif qu’à ce à quoi nous prêtons collectivement notre attention ». L’attention relève « de flux transindividuels, inégalement répartis à la surface de la planète Terre » (p. 39).
« Au sein du double cadre fourni, d’abord, par ce à quoi nous prêtons attention collectivement, ensuite, par ce à quoi tu prêtes une attention conjointe à la mienne, il importe au plus haut point de comprendre dans quelle mesure – et surtout comment – je peux réorienter l’attention qui dirige mon devenir » (p. 41).
« voilà ce que les expériences esthétiques (musicales, cinéphiliques, théâtrales, littéraires ou vidéoludiques) peuvent nous aider à faire de notre attention, puisque l’attention est tout autant quelque chose que l’on fait (par soi-même) que quelque chose que l’on prête (à autrui). » (p. 41).
écosophie attentionnelle
Le travail de la description permet aux autres un « embrayage méta-attentionnel » vers la singularité d’une approche particulière du monde. Il s’agit de « voir (par) l’attention d’autrui » :
« Au niveau de l’attention individuelle, musées, cinémas, narrations romanesques, salles de classe et de spectacle se caractérisent par une même structure d’embrayage méta-attentionnel : l’attention du spectateur s’y trouve branchée sur l’expérience attentionnelle d’une autre perception du monde, plus ou moins fortement subjectivée, à travers laquelle est revisitée une certaine réalité. » (p 233).
« […] chaque fois que j’ouvre un livre, écoute un cours ou démarre une vidéo, mon attention prend pour objet l’attention de quelqu’un d’autre, dans laquelle je pénètre pour ré-envisager le monde d’un point de vue étranger, tout en gardant la liberté de me promener à mon aise à l’intérieur de cette attention objectivée. L’embrayage méta-attentionnel, en faisant porter notre attention sur une autre attention, ouvre un espace dont la structure réflexive nous aide à réfléchir sur ce qui conditionne notre attention. » (p. 236).
Attention collective
et individuelle
Équipement perceptif
& équipement mental
L'économie
de l'attention (temps de cerveau disponible)
"Si c'est gratuit,
c'est toi le produit !"
Méta-embrayage attentionnel
Noter, remarquer, observer, prêter attention aux choses,
est autant un savoir-faire, une technique, qu’une pratique artistique.
« Aussi, si nous voulons comprendre un peu mieux l'économie, rien de tel que de nous imprégner une nouvelle fois de cet art qu'est l'observation attentive », (p. 205).
« Raconter des histoires de paysages nécessite d’apprendre à connaître ceux qui y habitent, humains et non-humains. Ce n’est pas facile, et cela fait sens pour moi que d’utiliser toutes les pratiques d’apprentissage auxquelles je peux penser, y compris nos formes combinées de l’attention qui s’activent dans les mythes ou les histoires ; dans les pratiques de subsistance, dans les archives, dans les rapports scientifiques ou dans les expérimentations. Mais ce pot-pourri suscite de la méfiance […] », (p. 240).
Mêler les approches
et les disciplines
(intrications,
entremêlements,
enchevêtrements)
Intra-action, Karen Barad
Session 1. Décrire, c'est déjà analyser
The art of noticing
Session 2. Monter, c'est déjà prendre parti
https://arsindustrialis.org/rétention
https://arsindustrialis.org/vocabulaire-attention-retention-protention
Session 3. Argumenter, c'est tenter quelque chose
[mise en mouvement]
Restitution